Contemplation transformante

Contempler la structuration de la cellule vivante

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Ayant contempler la structuration macro-moléculaire des êtres inanimés, le temps est venu de revenir maintenant au 2e embranchement des regroupements moléculaires : celui de la cellule vivante.

La structuration macro-moléculaire de la cellule vivante.

Le regroupement de molécules peut donner naissance à la matière inanimée. C’est ce que nous avons contemplé dans l’article précédent.  Il peut aussi donner naissance à une structure complètement nouvelle : la cellule vivante.

La cellule vivante est, évidemment, composée de molécules.  Elle n’est pas, comme nous le voyons à chaque niveau d’organisation, un amas de molécules, mais un ensemble structuré de molécules unies par des liens particuliers. Les liens qui unissent les molécules de la cellule vivant peuvent être qualifiés de biochimiques, car ils font passer des éléments inanimés en eux-mêmes (les molécules unies par les liens que définissent les lois de la chimie) dans un être vivant (les cellules vivantes unies par des liens que définissent les lois de la biologie).

La cellule est dotée de caractéristiques spécifiques qui la font passer dans la catégorie des êtres vivants. Aucune de ses composantes prises isolément ne possède ces caractéristiques. La principale et peut-être la plus formidable est sa capacité de se reproduire.  Elle peut se répliquer elle-même presque à l’infini, en allant chercher dans son environnement les matériaux dont elle a besoin. C’est ce que nous appellerons l’alimentation.  Elle a aussi la capacité de fabriquer des matériaux qu’on ne retrouve pas comme tels dans l’environnement de la cellule : ce seront la digestion, la respiration et d’autres phénomènes biochimiques merveilleux.

Ici se pose évidemment la question à savoir ce qu’est la vie. Car il faut encore ajouter qu’avec l’apparition de la vie apparaît également son opposé : la mort. Tant qu’il n’y a pas de vie biologique, il n’y a pas de mort biologique. On peut parler de vie et de mort des étoiles par exemple. Mais il s’agit d’autre chose : la mort sera leur disparition, leur éclatement. Appliquer à la cellule vivante, et plus encore aux êtres pluricellulaires comme nous le verrons plus loin, la mort n’implique pas la disparition de l’être, mais simplement la fin de “ l’élan de vie ” qui l’animait. Nous serons devant un cadavre.

Contrairement aux vides dont nous avons parlé dans les formes de structurations précédentes, il ne semble pas y avoir de “ vide ” à l’intérieur de la cellule vivante. L’intérieur de la cellule est entièrement rempli de “ substance ” et il semble que la communication entre les éléments de la cellule se fasse via cette substance.

Donc, une fois de plus, la cellule n’est pas la somme de ses composantes, mais une structuration particulière, une mise en relation précise de l’ensemble de ces composantes. Et cette structuration inclut un “ tous pour un et un pour tous ” que nous retrouverons à tous les niveaux du vivant. Cela signifie que les éléments de la cellule ne peuvent exister sans la cellule qui les fabrique et la cellule ne peut exister sans les éléments qui la composent. C’est déjà la célèbre question de “ l’œuf ou la poule ” que nous aborderons plus tard.

Les êtres pluricellulaires.

Faisons tout de suite un pas de plus en regardant la structuration des êtres pluricellulaires.

Voilà donc que ces entités autonomes, ces cellules vivantes capables de s’alimenter, de digérer et de se reproduire vont maintenant en venir à s’unir pour former un être vivant pluricellulaire. Et regardons immédiatement l’être que nous sommes, l’être humain.

Ce fut le point de départ de notre réflexion : l’être que je suis est entièrement constitué de cellules, mais il n’est pas la somme de ces cellules, il est une structuration toute particulière de ces cellules, des cellules unies par des relations de vie dans un “ tous pour un et un pour tous ” absolument fascinant.

Des cellules identiques et diversifiées

Reprenons ici ce que nous avons déjà mentionné dans un article précédent.  Les millions de cellules qui forment mon corps (et mon être) sont à la fois triplement identiques et parfaitement diversifiées dans leur spécialité ou spécificité.

            Elles sont triplement identiques.

1 – Elles sont identiques à toutes les cellules vivantes qui existent sur la terre. Les cellules sont toutes formées des mêmes éléments : noyau renferment l’ADN sous forme de chromosomes et utilisant le même alphabet, ribosomes, enzymes, etc. et tout cela dans une enveloppe étanche et poreuse permettant à la fois protection et individuation et échange avec l’extérieur, avec la capacité de se démultiplier selon un processus partout identique.

2 – Elles sont identiques à toutes les cellules qui forment les êtres humains. Elles sont des cellules de l’espèce humaine et peuvent être reconnues comme telles avec leurs 23 paires de chromosomes rassemblant un ADN contenant un code génétique d’une longueur précise.

3 – Elles sont identiques à toutes les cellules de mon corps, contenant toute et chacune exactement le même code génétique qui devient le critère d’identification le plus sûr de ma propre personne : mon ADN.

            Elles sont parfaitement différenciées dans leur spécificité.

La triple « identicité » dont nous venons de parler montre déjà une parfaite différenciation. Cela est un phénomène fascinant sur lequel nous reviendrons probablement dans le tome 3. Car cette triple ressemblance qui est tout à la fois une triple différence va se retrouver aussi dans mon propre corps, mais à une échelle beaucoup plus sophistiquée.

Ainsi, même si les cellules de mon corps sont triplement et absolument identiques, elles sont en même temps parfaitement différenciées dans leur spécialité.  Il faut s’arrêter à ce phénomène fascinant.  Il faut le contempler et, pour un croyant, y reconnaître un message divin, voir une parabole évangélique.

Ainsi donc, il existe dans mon corps une grande diversité de cellules : la cellule sanguine n’est pas la cellule osseuse; la cellule musculaire n’a rien d’une cellule de peau et les neurones ne sont comparables à aucune autre cellule de mon corps. Pourtant, elles sont, comme nous l’avons dit, triplement identiques. Elles portent exactement le même ADN. Et c’est ce même ADN qui coordonne la division cellulaire en se multipliant lui-même par une retranscription toujours identique.

Comment est-il possible que, partant d’un même ADN, d’un même code, une cellule osseuse se multiplie en cellule osseuse, et une cellule musculaire en cellule musculaire?

Passages, coordination, commandement

Plus encore. Puisque nous avons commencé notre existence terrestre en étant une seule et unique cellule, un ovule fécondé, comment a pu s’opérer la diversification cellulaire?

Contemplons un instant cette réalité merveilleuse. À l’origine de mon existence terrestre : un ovule fécondé, et fécondé par un seul spermatozoïde, ce qui est déjà une merveille.

Se forme alors la “ cellule-mère ”, une cellule totipotente, c’est-à-dire capable de produire toutes les variétés de cellules.  Elle commence alors le processus de multiplication : 2,4,8… cellules.

Puis, à un certain moment, chaque cellule totipotente se multiplie pour donner naissance à deux cellules pluripotentes. Donc, la cellule d’origine disparaît et donne naissance à deux cellules qui ne sont pas la réplication exacte de celle qui les a engendrées même si elles sont triplement identiques à celle-ci. La cellule mère disparaît à tout jamais. On ne la retrouvera plus dans mon corps. Et les deux cellules engendrées sont pluripotentes, c’est-à-dire capables d’engendrer plusieurs types de cellules, mais non pas tous.

Ces cellules pluripotentes se multiplient : 2,4,8…et, à un moment donné, une cellule pluripotente va se multiplier et donner naissance à 2 cellules spécialisées : cellule osseuse, ou musculaire, ou sanguine, ou neurone … Et la cellule pluripotente qui les a engendrées disparaît à tout jamais.

Pourtant, toutes ces cellules demeurent triplement identiques. Et, surtout, elles portent le même code génétique. Comment ce même code peut-il agir différemment et, surtout, “ savoir” à quel moment il doit agir de telle ou telle façon?

Bien sûr, l’être humain cherche à comprendre, à connaître surtout, en vue de pouvoir s’emparer du mystère de la vie et le contrôler. Peut-être vaudrait-il mieux qu’il le contemple, s’en émerveille, et s’en instruise afin d’ajuster sa propre vie à la révélation lumineuse qu’apporte le mystère de la vie.

Un modèle d’organisation communautaire.

Notre corps est donc composé de millions et millions de cellules vivantes. Celles-ci agissent d’une manière parfaitement coordonnée (sauf en cas de maladie) dans un “tous pour un et un pour tous” exemplaire. Les cellules agissent pour le corps et par le corps. Elles ne peuvent vivre sans lui ni lui sans elles. Bien que nous apporterons une nuance importante ci-dessous dans la contemplation du mystère de la vie.

Cette formidable organisation cellulaire pourrait être pour nous, me semble-t-il, un modèle d’organisation communautaire. Les cellules sont à la fois parfaitement autonomes et parfaitement coordonnées.  Elles agissent par elles-mêmes, mais obéissent parfaitement à divers niveaux de commandement. Ces niveaux de commandement sont à la fois à l’intérieur de la structure biologique elle-même : nous pourrions les appeler individuel, local, régional, national, global. Mais ces niveaux transcendent aussi l’organisation biologique en référence aux puissances de l’âme : sensibilité, mémoire, volonté, entendement.

Je n’ai évidemment pas les compétences pour apporter les précisions nécessaires concernant toute cette organisation, mais j’oserai quand même proposer un modèle d’organisation communautaire basé sur la cellule vivante dans le troisième tome de cette réflexion qui sera le “ dialogue avec moi-même ”.

À la vie, à la mort.

Il nous faut maintenant contempler un autre aspect tout à fait merveilleux de la structuration de cet organisme vivant que je suis.

Chaque cellule est un véritable petit laboratoire de biochimie qui travaille jour et nuit pour transformer la matière inerte en matière vivante. Les millions de cellules travaillent pour le service de l’être que je suis, pour moi. Et c’est aussi par moi qu’elles reçoivent, en grande partie, les matériaux dont elles ont besoin pour accomplir leur tâche.

Puis, un beau jour, survient un événement bien particulier qu’on appelle la mort. Ce sera la mort de l’être que je suis. Une réalité bien tangible, indiscutable. Que va-t-il alors se passer?

Les cellules, ces millions de petits laboratoires qui travaillaient jour et nuit pour ma vie et ma survie, vont recevoir un nouveau commandement. Différent de tous les commandements qu’elles avaient reçus jusqu’alors.  Et alors, à l’intérieur même de mon corps, un processus vital va se mettre en œuvre pour entreprendre la décomposition de mon corps. Moi, je serai mort, mais la vie va faire son œuvre en moi. De quoi s’agira-t-il?

Là encore, je n’ai pas les compétences pour décrire ce phénomène.  Mais ils semblent que les cellules de mon corps vont cesser leurs opérations et tout un nombre de petits êtres qui habitaient mon corps depuis le commencement vont entreprendre la tâche pour laquelle ils étaient là. Ce sont des micro-organismes endogènes anaérobies. Endogène signifie qu’ils sont déjà « en moi ». Et anaérobies signifie qu’ils travaillent en absence d’oxygène, ce qui sera d’ailleurs leur indice d’entrer en scène.

Comment sont-ils entrées? Est-ce moi qui les ai fabriqués? Du moins je les ai nourris! Et ils ont attendu là, patiemment, des décennies, jusqu’à ce que leur heure soit arrivée. Autre parabole à exploiter!

Comment s’est vécue cette cohabitation entre les cellules de mon corps et ces êtres apparemment ennemis qui, au fond, ne le sont peut-être pas tant que ça.

Et alors nous pouvons nous demander : qu’est-ce que la mort? De quelle mort parle-t-on? Je meurs, mais la vie se poursuit. Mais de quelle vie parle-t-on? Et d’où vient-elle cette vie? Voilà la question qu’il faut maintenant aborder.

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