Contemplation transformante

Une brève cosmologie de l’univers

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Nous allons, dans la prochaine partie, jeter un regard de contemplation sur la structuration de l’être dans son développement au cours du temps.  Mais il faut préalablement préciser quelque peu le contexte historique ou cosmologique dans lequel nous allons nous situer.  Dialoguons un peu avec la science.

Tout un chacun a déjà entendu parler, peu ou prou, de « la théorie de l’évolution ».  Mais bien peu de gens s’attardent pour essayer de comprendre de quoi il s’agit.  Pour une grande majorité des gens, cette théorie affirme que « l’homme descend du singe ». Et c’est à partir de cette information quelque peu légendaire qu’ils jaugent l’intérêt pratique qu’ils accorderont à cette théorie.

De fait, ce qu’on appelle « évolution » est un sujet vaste et qui est lui-même en pleine évolution.  Pour rendre possible une contemplation fructueuse sans se perdre dans un dédale d’informations complexes et parfois contradictoires, voici quelle sera ma base de réflexion.

Ce qu’on appelle « théorie de l’évolution » correspond en général à ce qu’il convient maintenant d’appeler la « théorie synthétique de l’évolution » (T.S.E.) ou le « néo-darwinisme ».  Cette théorie s’est précisée dans les années ’40 en unissant les écrits de Darwin sur « l’apparition des espèces par la sélection naturelle », et les lois de la génétique dont la découverte est attribuée au moine George Mendel.  Depuis ce temps, l’évolution des êtres vivants est intégrée dans toutes les études en biologie et la présentation de la T.S.E. n’a pas variée de manière notable.

La T.S.É. appartient donc principalement aux domaines de la biologie et de la génétique. Elle nous parle de l’apparition et de la transformation des espèces vivantes répandues sur la terre, depuis les premières cellules vivantes jusqu’à l’être humain.  Mais qu’y avait-il avant ?

Notre contemplation fera aussi appel à une autre théorie, connue sous le nom de « théorie du Big Bang ».  Cette théorie appartient aux domaines de la physique et de l’astrophysique.  Elle tente d’expliquer comment se serait formée la matière à partir d’un premier moment initial (souvent présenté maladroitement comme une explosion) où tout l’univers était contenu dans un point minuscule infiniment énergétique.  Dans un autre chapitre, où nous dialoguerons avec cette théorie, nous nous attarderons à regarder les étapes fort intéressantes du développement de la théorie du Big Bang.  Pour le moment, retenons que cette théorie nous parle de ce qui s’est passé, depuis le premier moment de « l’apparition » de l’univers jusqu’à la formation des systèmes planétaires.

C’est par un regard de « logique » que nous plaçons donc cette théorie, d’un point de vue historique ou cosmologique, comme nous parlant de ce qui vient « avant » ce dont nous parle la T.S.E..  Mais il ne faut pas perdre de vue que ces deux théories n’ont aucun lien scientifique entre elles, à ce jour du moins.  Comme nous l’avons mentionné dans notre article intitulé « dialogue entre deux créatures mythiques », présenter dans un même mouvement la théorie du big bang puis la T.S.É. relève davantage de la mythologie que de la science. Et en parlant ainsi, je ne méprise pas la science. Au contraire, je la fonde. Car la science gagne ses galons non pas à partir de l’étendue de ses prétentions mais pas la solidité de ses arguments.

Dans ce regard d’ensemble, à la fois mythique et scientifique, il faut ajouter une autre partie de la chronologie de l’histoire, que nous allons « logiquement » placée entre la théorie du big bang et la T.S.É.. Ce sera la partie de l’histoire qui concerne « l’apparition de la vie ». À ce jour, aucune théorie scientifique n’explique de manière satisfaisante ce phénomène.  Comment la vie est-elle apparue sur la terre ? Répondre à cette question suppose de répondre aussi à une autre question, philosophique celle-là : qu’est-ce que la vie ?

Même si Hubert Reeves règle cette question de l’apparition de la vie en quelques paragraphes dans son livre « Poussière d’étoile », la réalité scientifique est beaucoup plus complexe. Les hypothèses sont nombreuses mais aucune ne satisfait la rigueur scientifique. Pourtant, nous sommes là pour en parler. Si la théorie du Big Bang est vraie, et si la T.S.É., il faut bien que quelque chose se soit passé « entre les deux ».  Nous contemplerons donc, d’une manière assez libre, cette étape si importante de la structuration de l’être que je suis.

Terminons tout de même en citant Reeves :

« La vie animale et végétale repose sur l’existence de molécules géantes. C’est-à-dire sur le fait que de tels édifices soient stables. Les réactions chimiques de l’océan primitif n’auraient jamais amené la formation de structures complexes si les forces naturelles n’étaient pas en mesure de cimenter des édifices de millions d’atomes en des configurations à la fois fermes, souples et délicates. Les progrès de la physique suggèrent que ces forces finement ajustées ont acquis leurs propriétés aux premiers instants de l’univers. C’est là, en définitive, que les jeux se sont faits; c’est jusque-là qu’il faut retracer le « miracle de la vie ». Ce miracle, ce n’est pas que la vie soit apparue sur la Terre, c’est qu’elle ait pu apparaître sur la Terre… » (« Poussière d’étoile », Seuil, 1984, p. 156).

Nous reviendrons bien sûr en un autre lieu pour commenter ce paragraphe rempli d’allusions mythiques si délicieuses.

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