(Vendredi 11 juillet 2025)
J’ouvre ici un grand chantier de DIALOGUE. Je présente les grandes lignes de ma théorie intitulée « la relationnalité générale ». J’ai déjà présenté cette expression dans un article intitulé : « Révolutionner Einstein et Lemaître ». J’aimerais ici élargir cette manière de voir et d’appréhender le monde. Je crois que cette vision des choses pourrait ouvrir des voies nouvelles, non seulement pour révolutionner Einstein (théorie de la relativité générale) et Lemaître (théorie de l’atome primitif), mais plusieurs domaines scientifiques, autant du côté de la physique ou de la nature que dans les sciences humaines.
Et j’en appelle ici au dialogue (bien sûr) et à la collaboration. Toute personne intéressée à réfléchir sur cette manière originale d’appréhender le monde et qui désire en faire une application à un domaine qui l’intéresse peut se manifester.
Allons-y directement avec un maximum d’audace. Appréhender le monde sous l’angle de « la relationnalité générale » permettrait d’ouvrir des voies en vue de concilier la relativité générale et la mécanique quantique. Rien de moins ! Ce problème insoluble qui taraude les physiciens depuis plusieurs décennies mériterait d’être revu sous l’angle de « la relationnalité générale ». Et si on parvenait à cette réconciliation ou à cette unification, nous pourrions, selon la célèbre expression de Stephen Hawking, « accéder à l’esprit de Dieu » (Petite histoire de l’univers, Flammarion, 2014, p. 155). Dans une autre traduction intitulée « Brève histoire du temps », on traduisait : « Connaître la pensée de Dieu ».
Cette expression n’est peut-être pas aussi naïve qu’elle peut paraître. Et la relationnalité générale, dans sa dimension holistique, pointe dans ce sens. Nous y viendrons un jour. Mais ici, je ne fais que mettre la table.
La relationnalité générale permet de jeter un regard nouveau sur les êtres vivants et sur « la vie ». L’attention accordée aux écosystèmes aujourd’hui pourrait ouvrir sur une véritable écologie intégrale. Dans cette dernière, l’être humain à la fois participe aux écosystèmes de l’ensemble des vivants, en tant que vivant. Mais, tout à la fois, il agit dans le cadre d’un autre type de relation qu’il nous faudra explorer.
La relationnalité générale permet d’unir et de fonder diverses approches psychologiques. Elle les oriente vers une conception qui met davantage en lumière le jeu des relations dans leur dimension historique. L’être humain est, évidemment, un être de relations. Il s’agit de relations présentes. Mais il est entièrement pétri des relations du passé et il achemine celles-ci vers un dénouement futur. J’ai brièvement abordé cela sur ma chaîne YouTube dans l’enseignement 308 consacré à la mémoire.
Si l’être humain est entièrement un être de relation, les « blessures du cœur » peuvent être appréhendées comme des relations blessées. C’est un thème que j’ai abordé ici ou là et sur lequel nous reviendrons bien sûr.
Enfin, sans être exhaustif, la relationnalité générale ouvre sur une anthropologie mystique où nous sommes conscients que, à divers niveaux, l’être humain est en relation avec ce qu’on pourra nommer « Dieu », de manière très large, une source ultime. On peut déjà relire ici mon blogue intitulé « Contempler Dieu dans sept directions ».
La structuration de l’être
Je reprends ici, de manière schématique, un volet tout simple de la relationnalité générale que je décris très largement dans plusieurs blogues de mon site contemplationtransformante.net.
Les atomes sont des particules élémentaires (électrons, protons, neutrons) EN RELATION.
Les molécules sont des atomes EN RELATION.
Le système solaire et tous les systèmes stellaires, et les galaxies elles-mêmes, sont des astres EN RELATION.
La cellule vivante est composée de plusieurs éléments (membrane, cytoplasme, enzymes, ADN) en RELATION.
Les êtres vivants sont composés de plusieurs organes EN RELATION, chaque organe étant lui-même composé de cellules EN RELATION.
La société, ou les sociétés, est composée d’individus EN RELATION.
Ainsi, tout ce qui existe existe en vertus de relations. Sans relations, rien n’existe. De quoi sont faites ces relations ?
C’est la force électromagnétique qui garde les particules en relation dans l’atome. Et c’est la même force qui garde les atomes en relation dans la molécule. C’est la force gravitationnelle qui garde les astres en relation dans le système solaire ou les autres systèmes stellaires.
Même si une membrane garde ensemble les éléments d’une cellule vivante, ce sont les réactions chimiques et biochimiques qui, plus profondément, gardent les éléments de la cellule en relation.
Même si divers liens formant divers systèmes (sanguin, musculaire, nerveux, digestif, …) gardent unies les cellules et les organes dans un être vivant, il y a vraisemblablement une autre force qui gardent toutes ces cellules en relation. Cela est plus subtil.
Et plus subtile encore la force qui garde en relation les individus dans une société. Mais il doit y avoir quelque chose, une force aussi réelle et naturelle, objective et scientifique que la gravité.
Et en fait, toutes ces forces, depuis les forces de la physique jusqu’à la force qui unit les êtres humains, sont des attractions. En ce sens, elles pourraient se présenter comme diverses déclinaisons de l’amour, cette grande force attractive qui unit (ou qui sépare).
Dans l’espace et dans le temps
Ajoutons encore un élément, pour cette très brève introduction. S’il est évident que ces relations se déploient dans l’espace, il doit être clair aussi qu’elles se déploient dans le temps. Les êtres sont unis entre eux, sont en relation, à travers le temps.
Évidemment, je suis né d’un père et d’une mère qui m’ont précédé. Et je leur dois la vie. Et eux-mêmes sont issus d’un père et d’une mère et ainsi de suite jusqu’au premier être humain, et jusqu’au premier être vivant et sans doute au-delà. Et il en est ainsi de tous les être vivants. Et ultimement, selon la théorie du néo-darwinisme évidemment, non seulement tous les hommes sont mes cousins, mais tous les vivants et peut-être au-delà…
Et il en est de même pour l’avenir. Même s’ils n’existent pas encore, nous savons déjà que nos descendants seront en relation avec nous. Ils dépendront de nous. Et donc ils en dépendant déjà. Ce que nous sommes déterminera ce qu’ils seront. Et de même pour la planète. Nous en parlons si souvent depuis quelques années.
Mais plus encore. L’eau que je bois est formé de molécules d’eau, elles-mêmes formées d’atomes d’hydrogène et d’oxygène. Or, selon la théorie du Big Bang, tous les atomes d’hydrogène qui existent dans l’univers auraient été formés il y a plus de 13 milliards d’années, au tout début de notre univers, le seul temps favorable à leur formation. Lorsque je bois de l’eau, je suis donc en relation de totale dépendance avec ce qui est arrivé il y a 13 milliards d’années. Et le même exercice pourrait être fait pour les atomes de carbones, si important dans mon corps, et pour chaque atome dont la formation correspond à un temps et un lieu précis de l’histoire de notre univers.
Bon, je crois que cela suffit pour le moment. C’est dans cet esprit que je propose une théorie globale appelée « La relationnalité générale ». Tout existe en vertu de relations dans l’espace et dans le temps. Il n’y a pas de rupture dans l’univers, ni dans l’espace ni dans le temps. Que ce regard, que je voudrais « contemplatif », ouvre sur un dialogue authentique. Et qu’en ouvrant sur des compréhensions nouvelles de l’univers et de notre réalité, il ouvre sur des relations renouvelées aujourd’hui et demain.